dimanche 13 décembre 2015

Natalis,chapitre 2

Chapitre 2,Natalis

Un bon matin,étonnée, je me réveillai et vis ma mère avec ses bagages en main. Qu'est-ce qui se passe?!
- Maman! Qu'est-ce que tu fais? Et notre pain quotidien ? Puisqu'elle n'était pas allée chez le boulanger ce jour-là 
- Natalis,ma fille ! Tu dois apprendre à gagner ta vie . Heureusement, tu as appris à lire et  à écrire, preuve que tu peux aussi gagner ton pain.
- Maman!!!
- Oui mon enfant! C'est ainsi la vie. Je quitte le village ,je suis malade et je dois me faire soigner.
- Maman! Tu n'as pas un sou et comment vas-tu te soigner ?
- Écoute, je vais à l'autre bout du pays là où habite mon oncle  .  Je reviendrai dans vingt-quatre mois.
- Ne me laisses pas maman ! 
- Natalis ! Je t'ai tout dit, c'est la vie. Il me faut partir maintenant, la route est très longue.
Tout en pleurant, je l'embrassai en lui disant :
- "Que Dieu te protège et te garde en vie".
La pauvre ,avec ses yeux remplis de larme répondit :" Mon enfant... Chaque jour tu dois te rendre à la boulangerie pour aller chercher du pain et tout près, se trouve un bassin où tu pourras remplir cette vase"
- Oui mère !
- Saches que je t'aime !
Je lui donnai une pierre avec mon nom gravé dessus et elle s'en alla.
Deux heures après, assise sur un tronc d'arbre, mes mains aux joues je réfléchissais en fixant le ciel. Soudain, j'eus une idée ! 
Il y avait un champ de bambous tout près. Je me demandais en quoi pourrait-il me servir ? Du charbon?
Non!!! Alors quoi ?? "
En réalité, je voulais quelque chose de  lucratif . "Et voilà, je vais confectionner de jolis paniers". Je me rendis au champ en courant . De retour ,les pieds remplis d'épines ,la peau couverte de piqûres d'insectes, je tenais fièrement les bambous en mains. J'avais soif ! Pas d'eau ni nourriture. Vite! Je me précipitai à la boulangerie et j'en ressortis avec un sac rempli du pain moisi . Le lendemain, je me lèvai avec un couteau en main ,regardant les bambous . Et là, je me mis au travail .
Les 50 paniers que j'avais confectionnés représentaient une fortune!! Je me sentais bénie, je les avais tous vendus et mieux encore, des gens en ville se plaignaient de ne pas en avoir . Dès lors, j'avais 100 demandes de plus.
À mon retour, je vis Paul. Il me dit: 
_ "ça fait longtemps que je ne t'ai pas vue ,tu dois te rattraper car le professeur m'a donné deux chapitres à étudier et des devoirs de maths ."
L'avantage c'est que j'étais vendeuse ! C'était plus facile pour moi d'apprendre la soustraction ,l'addition ,la multiplication et la division.
D'un coup,je lui dis :"oui !oui! Commençons maintenant."
Après avoir appris la leçon, Paul me donna deux fois la valeur de ce qu'il avait l'habitude de me donner . Ce jour-là était une bénédiction totale ! En arrivant ,en contrôlant l'argent je me suis dit que j'étais riche. Vers les quatre heures ,j'allai au champ . Je rapportai 200paniers en ville. Je les avais une fois de plus tous vendus !! Je remercia Dieu de m'avoir donné l'intelligence . Sous le figuier, en réfléchissant ,je me disais que le départ de ma mère m'avait permis de prendre ma vie en main. Qu'allais-je faire avec tout cet argent? Si ma mère était là, elle saurait quoi en faire.
Le lendemain, je décidai de rester à la maison et j'en profitai pour me reposer . Il était déjà dix heures quand j'entendis le coq chanter. En allant chercher du pain, je ralentis devant une école . Dehors ,se trouvait un mur ,je l'escaladai et regarda par la fenêtre les élèves. Un jour,au tableau se trouvait un exercice de maths que personne ne pouvait résoudre. Sans crainte,je hurlai:"Moi." Les yeux se dirigèrent vers moi et tous les élèves éclatèrent de rire . Le professeur m'appela et là je fis l'exercice . Un beau jour,le professeur m'a affirmé  qu'il allait payer tous les frais pour que je puisse aller à l'école . Mais un problème se posa.
Je n'avais pas d'acte de naissance . Soudain, mon ami Charles me proposa une solution, tout était réglé. Je me rendis en classe le jour suivant, toute joyeuse et toute fière . Comme dit le dicton :"ou pa konnen koté dlo soti pou li antré nan cocoyé." 
Bonne nouvelle !! Je construisis une boutique :"Natalis Bambou." Désormais, les gens se rendaient à la boutique pour venir acheter . Le matin je vendais et l'après-midi j'allais à l'école .
Comment un enfant de 7ans allait pouvoir tout gérer  ? Un vieux dicton dit:"Un bonjour vous ouvre le chemin." 
                            Où était passée ma mère? Nous n'avions pas de famille ,où est-elle? Elle était sans doute aller voir un "ginen", un prête vaudou .
                                  
                                 A suivre....

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